La Taxe sur la Vape au Portugal et Son Impact sur les Fumeurs et les Jeunes

Depuis 2015, le Portugal a imposé une taxe sur la vape, générant des recettes substantielles pour le gouvernement. Cependant, les autorités portugaises prévoient d'accentuer cette taxation, y compris sur les produits de vapotage, dans le cadre du budget 2024. Cette décision soulève des questions sur ses implications pour la santé publique, les fumeurs, et en particulier les jeunes.

Une Histoire de Taxation L'histoire de la taxation de la vape au Portugal remonte à 2014, lorsque le gouvernement a proposé de taxer les e-liquides à hauteur de 60 centimes d'euros par millilitre. L'objectif déclaré était d'assurer une équité fiscale entre les produits du tabac et leurs alternatives, au nom de la santé publique. L'année suivante, cette proposition est devenue réalité, faisant du Portugal le pays européen le plus strict en matière de taxation de la vape.

Les conséquences de cette décision ont été rapides et dramatiques. Le nombre de consommateurs de produits de vapotage a chuté de 500 000, et plus de 400 entreprises ont dû fermer leurs portes, laissant plus de 1 000 personnes sans emploi.

En 2020, malgré une réduction de la taxe sur la vape, l'Associação Portuguesa de Vaporizadores (APORVAP) a appelé le Parlement à adopter des mesures plus équitables pour les produits de vapotage. Selon l'APORVAP, de nombreux fumeurs souhaitant passer à la cigarette électronique étaient dissuadés par les prix élevés des e-liquides. Cependant, leur appel est resté sans réponse.

En 2024, le gouvernement portugais a décidé d'aller plus loin en renforçant ses mesures anti-vape, avec une taxe similaire pour la vape et le tabac, quel que soit leur taux de nicotine.

L'Argument de la "Protection des Jeunes" La nouvelle réforme fiscale portugaise s'appuie sur la "protection des jeunes" comme argument principal. En invoquant l'idée de l'effet passerelle, le gouvernement affirme que de telles mesures sont nécessaires pour empêcher les jeunes de commencer à fumer. Cependant, de nombreuses études récentes montrent que la vape est l'une des meilleures barrières antitabac pour les jeunes. Ces mesures risquent donc d'exposer davantage les jeunes au tabagisme, tout en affectant négativement les fumeurs adultes qui cherchent à arrêter de fumer. Il est essentiel de rappeler que le Portugal compte toujours 1,5 million de fumeurs.

Les Implications de la Nouvelle Taxe en 2024 En 2024, les conséquences de la nouvelle taxe sur la vape et le tabac au Portugal se feront sentir. Les prix des cigarettes pourraient augmenter de 30 à 40 centimes par paquet, tandis que les cigarettes électroniques seront soumises à une taxe de 12,5 à 25 %, en fonction de la présence de nicotine.

L'Expansion de la Taxe sur la Vape en Europe Le Portugal n'est pas le seul pays européen à imposer des taxes sur la vape. L'Allemagne a mis en place une taxe sur les e-liquides en 2022, conduisant de nombreuses entreprises à la faillite. Cette taxe augmentera progressivement jusqu'en 2026.

La Belgique prévoit également d'imposer une taxe sur les e-liquides en 2024, touchant tout liquide, qu'il contienne ou non de la nicotine. En France, une révision de la directive européenne sur les produits du tabac est à prévoir, avec une proposition de taxe de 20 % sur les produits à faible teneur en nicotine et de 40 % sur ceux à forte teneur en nicotine. Ces mesures pourraient doubler le prix des e-liquides en fonction de leur teneur en nicotine.

En conclusion, la taxation de la vape suscite des préoccupations en matière de santé publique et d'équité fiscale. Alors que de plus en plus de pays européens imposent des taxes sur les produits de vapotage, il est essentiel de considérer les effets sur les fumeurs adultes et de remettre en question l'argument de la "protection des jeunes" utilisé pour justifier ces taxes.

 

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